Interview de Wang xuanjie



Le texte qui suit est extrait d'une interview du maître Wang xuanjie, publiée dans le magazine chinois Jingwu en novembre 2004. J'en ai traduit des passages que j'ai trouvé particulièrement intéressants...

Question : Entre "Esquiver le plein et attaquer le vide" et "Frapper là où c'est plein, pas là où c'est vide", quelle est la méthode juste ?

Wang xuanjie : Quel que soit l'art de combat que l'on pratique, au combat, il faut utiliser "Esquiver le plein et frapper le vide" comme principe élémentaire. En revanche, lors d'un combat, ce qui est vide se transforme en plein et se qui est plein redevient vide, le vide et le plein alternant et se succédant en permanence : Lorsque l'on attaque une partie vide de l'adversaire, on l'oblige à bouger et celle-ci devient pleine. Suivant le même principe, en s'attaquant à sa partie pleine, celle-ci deviendra vide. C'est pourquoi, le principe utilisé en dachengquan est celui dit de "frapper le plein, pas le vide", car finalement, il revient au même que le premier principe évoqué.





Wang xuanjie en posture "bouclier et lance"




Q : Dans le "traité du dachengquan" (dachengquanlun), le maître Wang xiangzhai parle de "double appui" (shuangzhong). De quoi s'agit-il ?

WXJ : Le double appui est une notion récurrente pour le pratiquant de l'art martial chinois. En peut le séparer en deux problèmes majeurs : le double appui des bras et le double appui des jambes. Le double appui des bras se manifeste lors de l'exercice du tuishou double, lorsque la force est également répartie dans les deux bras. Lors du fali, il sera difficile d'adapter son action aux mouvements adverses.
Le double appui des jambes se manifeste en tuishou ou en combat, lorsque, par exemple, les deux jambes ne se partagent pas le vide et le plein et que le centre de gravité du corps se retrouve entre les deux appuis. La posture est stable mais non vivante et il est difficile de bouger.







Exercice de déplacement mocabu par le maître Wang xuanjie





Q : Certaines personnes semblent très forte en tuishou mais n'arrivent pas à mettre leur capacités en application au combat. A quoi cela est-il du ?

WXJ : Cela est du à une mauvaise compréhension du sens de l'exercice tuishou. Les personnes qui ont ce problème pratiquent le tuishou d'une manière mécanique, en d'autre termes, elles font tuishou pour faire tuishou ! Si l'on pratique cet exercice de cette manière, il n'apporte rien et ne permettra jamais de l'emporter face à un pratiquant de sanshou expérimenté ou même face à une personne qui pratiquerait par ailleurs la boxe ou la lutte !

Q : Les personnes pratiquant la lutte (shuaijiao) ou la boxe peuvent-elles également pratiquer zhanzhuang comme complément ?

WXJ : La boxe et la lutte sont des pratiques exerçant au combat. Le zhanzhuang pratiqué au sein du dachengquan est l'exercice de base d'une boxe chinoise. Si un boxeur ou un lutteur pratique cet exercice, il en retirera des bénéfices certains. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, en leur temps, les lutteurs Zhang kuiyuan et Li ziming, le lutteur et boxeur Bu enfu et d'autres champions étaient venu l'étudier auprès de Wang xiangzhai.







Quelques techniques de duanshou





Q : Certaines personnes disent que le dachengquan n'est autre qu'une synthèse entre le zhanzhuang et la boxe anglaise. Qu'en pensez-vous ?

WXJ : C'est une mauvaise compréhension du dachengquan. Le dachengquan a sa propre méthode d'entrainement et la boxe anglaise possède une autre méthode d'entrainement. Ces deux méthodes sont très différentes et pas vraiment compatible. Le dachengquan inclu certaines frappes issues de la boxe anglaise mais qui possèdent tout de même leur spécificités...


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