Wang shangwen, le successeur...

Parmi les disciples de Wang xuanjie, Wang shangwen est, de nos jour, un des plus respecté pour son haut niveau de gongfu ainsi que pour sa personnalité affable. Pratiquant du bouddhisme Chan, tout comme le fut son maître, la renommée de cet expert est à l'échelle du pays et l'on trouve, parmi ses élèves, des professeurs réputés de différentes boxes chinoises.

Le maître de Wang shangwen, Wang xuanjie, fut certainement le premier à diffuser l'école de Wang xiangzhai en occident. La solide réputation qu'il s'était faite dans le milieu de l'art martial à Pékin avait fait de lui un personnage crains et respecté. Ses publications en anglais furent nombreuses et appréciées des premiers pratiquants de cette école à une époque où il était difficile de se procurer des informations sérieuses sur cette boxe. La boxe qu'il enseignait était issue de sa propre expérience, laquelle s'appuyait sur son apprentissage auprès de plusieurs experts réputés : Yao zongxun, puis Li yongzong et Yang demao, tous trois disciples du fondateur, avant d'avoir accès à l'enseignement de Wang xiangzhai en personne au milieu des années 50...




Wang shangwen et son maître, Wang xuanjie, dans les années 80




Wang xuanjie enseignait le dachengquan, "la boxe de la grande réalisation", nom donné à l'école de Wang xiangzhai dans les années 40 en référence aux nombreux styles chinois qui y avaient été "synthétisé". Il y avait, en outre, apporté sa touche personnelle par une approche circulaire, peut être en référence à la discipline qu'il maîtrisa en premier : la lutte chinoise.

Nombreux furent les disciples de Wang xuanjie et le nombre d'élèves occidentaux ayant pratiqué sous sa direction est d'ailleurs impressionnant. La plupart de ceux-ci se souviennent de Wang shangwen comme d'un "jeune disciple particulièrement assidu", qui s'entrainait sans relâche, même lorsque les autres se reposaient, n'ayant cesse de se perfectionner...

Aujourd'hui, l'enseignement de Wang shangwen est orienté sur l'aspect martial de la pratique. La progression qu'il propose est des plus classique : zhanzhuang, shili, mocabu, shisheng et tuishou. Les shili pratiqués sont épurés au maximum pour ne se concentrer que sur les six directions de force en double et simple main. Le travail d'encaisser les coups y est également présent et la spontanéité du mouvement est abordé dans l'exercice de la danse, lorsque diverses techniques ont été apprises (notamment zhiquan, zuanquan, piquan, zaiquan).





Un disciple de Wang shangwen encaissant une frappe de l'auteur




Les capacités martiales du maître Wang shangwen ainsi que ses capacités de pédagogue ne sont plus à démontrer et avaient d'ailleurs séduit de nombreux pratiquant lors de ses différentes venues en France. Son enseignement insiste particulièrement sur le travail du yi (l'intention) permettant d'exprimer le jingshen (l'esprit) spontanément lors du combat, une des caractéristiques de l'école créée par Wang xiangzhai.






Wang shangwen, enseignant cet été à Hangzhou



L'été dernier, un groupe d'élèves français a pu apprécier les différentes qualités de ce personnage haut en couleur qui a fait preuve de sa gentillesse habituelle en nous accueillant d'une manière exceptionnelle. Je le remercie encore personnellement pour sa grande générosité ainsi que pour l'amitié qu'il m'accorde depuis maintenant 5 ans...



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